La décolonisation pacifique : Le cas de l’Inde
- Le Congrès hausse le ton
Le Parti du Congrès, qui mène depuis 1885 la lutte pour l'autonomie des Indes, profite, à compter de 1942 des difficultés qui pèsent sur l'Empire du fait de la menace japonaise pour obtenir des concessions de Londres. Gandhi qui militait avant guerre pour la délégation de la gestion des affaires intérieures dans le cadre de l'autonomie (self-governement), franchit en cap en adoptant en 1942 le Quit India Resolution. Le principe est le suivant : le Parti du Congrès s'engage à soutenir le Royaume-Uni à condition qu'elle reconnaissance l'indépendance de l'Inde. La réaction de Londres ne se fait pas attendre : 10 000 militants nationalistes sont arrêtés dont Gandhi et son disciple, Nehru.
- Le retrait des Anglais
Le Travailliste Clement Attlee qui succède à Churchill en 1945 comprend rapidement que l'indépendance est inéluctable. Pour protéger les intérêts économiques de la Grande-Bretagne, il opte pour la négociation. Mais les discussions sont compliquées par les tensions qui minent le mouvement nationaliste indien. Gandhi, qui représente les Hindous, défend l'idée d'un Etat multiconfessionnel, tandis que le leader de la Ligue musulmane, Ali Jinnah, plaide lui pour la création d'un Etat réservé aux musulmans, craignant qu'ils ne se retrouvent minoritaires dans l'Inde indépendante.
- La partition de l'Inde
Des violences éclatent entre les deux communautés religieuses. Finalement, l'India Independance Act signé par le Parlement britannique en juillet 1947 entérine le principe de l'indépendance, mais en deux Etats distincts : l'Union indienne, peuplée d'une majorité d'Hindous d'un côté et un Etat islamique de l'autre, et le Pakistan, constitué de deux territoires, séparés par 1 700 km l'un de l'autre.
La partition génère d'immenses mouvements de population (14 millions de déplacés), accompagnés de massacres qui font entre 200 000 et un million de nombreux morts selon les sources. Gandhi qui proteste contre les mauvais traitements infligés aux musulmans qu'il incite à rester en Inde, est assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindou.
Les deux nouveaux Etats rentrent immédiatement en conflit pour le contrôle du Cachemire. Le cessez-le-feu imposé par l'ONU le 1er janvier 1949 permet officiellement de mettre fin au conflit, toutefois dans la région, les tensions demeurent.